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Article: Portrait de Gentleman Cover - 7LMEN Septembre 2024

Romain Pizzanelli

7LMEN

SEPTEMBRE 2024

Les 7LMen sont les clients emblématiques de Septième Largeur. Nous les voyons dans nos boutiques et pour certains même en dehors. Ce sont des gens de qualité qui vivent leur vie passionnément.

Nous avions aujourd’hui envie que vous les rencontriez aussi.

Ce troisième portrait est celui de Romain Pizzanelli (@gentlemenclover sur Instagram). Il est conseiller mesure et associé chez Blandin & Delloye. Son attache au beau s’exprime dans ses souliers, vêtements mais pas que.

Pour tirer ces portraits, nous avons demandé à Jordan Maurin (@menswearplease sur Instagram), ancien collaborateur, créateur de contenu et ami de la marque. À lui de jouer à présent.

Le Mans. Je n’y ai jamais mis un pied. Même en rêve, je n’y suis pas allé. Je ne sais pas ce que je vais y trouver. Je ne m’imagine rien. Évidemment, je pense aux rillettes. Mais ça ne fait pas une ville, une spécialité.

Je sais en tout cas que je vais à la rencontre de Romain Pizzanelli. La dernière fois que l’on s’est vus, c’était pour le Pitti Uomo. Ce fameux salon florentin consacré à la mode masculine. Nous étions une équipe de paons débutants (pour certains dont moi-même) et de paons plus expérimentés comme Romain.

Je dis “paons” car ce salon donne vraiment l’impression que les hommes ici se rassemblent et se parent de couleurs juste pour savoir qui fera la meilleure roue. On en revient à notre côté bestial : impressionner pour remporter les honneurs.

De Bordeaux, Le Mans, ça fait une trotte. D’ailleurs, je dois m’arrêter à Paris d’abord. Alors même qu’on passe non loin de ma destination. Par la fenêtre, je dis à Romain “à tout à l’heure”.

J’arrive vers midi. Je lui ai donné rendez-vous à 14h. J’ai mon appareil photo et une ville que je ne connais pas qui s’offre à moi. Deux heures rien que pour moi dans ma vie prenante de père et vendu aux réseaux sociaux.

Le quartier qui encercle la gare est fade et stérile. Comme tous les quartiers qui encerclent toutes les gares. Enfin ceux que j’ai vus. Je file vers le nord-est et le hasard.

On reste sur la même tonalité. Mais pourtant, je suis là et il y a toujours des photos à prendre. Alors je pointe mon objectif sur quelques trucs par-ci par-là.

Soudain, des bâtiments sortis du passé se dressent devant moi. Mes photos prennent une tournure plus historique.

Je sonne chez Romain. Et après un café et une discussion nostalgique de cet épisode du Pitti, l’interview commence.

Ça ressemble à quoi, une journée dans la vie de Romain Pizzanelli ?

Une journée type chez moi c'est déjà le matin, emmener mes enfants à l'école, un de moins pour cette année puisque le grand entre au collège. Mais promener la chienne, emmener mes enfants à l'école et puis après je file à la boutique.

Comment tu composes tes tenues?

Alors, je les compose selon l'humeur, je dirais, et par axe, dans le sens où j'aime bien associer mes tenues à mes montres et à mes souliers.

En fait, c'est quand je suis devant mon dressing : aujourd'hui, j'ai envie de prendre tel croisé. J’en ai quelques-uns donc du coup je choisis la couleur et après c'est parti sur le choix de la montre, du bracelet qui va bien aller avec, les souliers, etc.

Je fais ça le matin. La veille, j'ai déjà une idée de ce que je vais porter le lendemain, puisqu'on ne porte pas la même tenue deux jours de suite, comme les souliers d'ailleurs. Sur le week-end, par exemple, les samedis, je serai clairement sur une couleur type vert qui parlera plus facilement qu'un rayé à mes clients, puisqu'on fait principalement de la cérémonie.

Est-ce que tu peux raconter ce que tu fais dans la vie ?

Je suis conseiller mesure et associé chez Blandin & Delloye. Depuis maintenant bientôt 5 ans. Ça passe très vite. On a ouvert avec Charles (Blandin) et Cédric (Fourny-Delloye) la boutique en décembre 2021. En plein centre du Mans.

Mon métier, déjà c'est de donner du plaisir, parce que le vêtement c'est du plaisir. Ça ne doit pas être l'inverse. Et c'est de conseiller simplement. La plupart de mes clients sont novices dans l'approche du costume sur mesure, parce qu'au Mans, il n'y avait rien.

Après, quand tu rentres dans mon showroom, tu rentres aussi dans mon univers. Donc voilà, je m'adapte à la personne et je m'adapte à son objectif, à sa personnalité.

Qu’est-ce que tu fais le plus comme costumes ?

Costumes de cérémonie. Parce que c'est notre cœur de métier, il ne faut pas le renier. On travaille maintenant depuis une bonne année avec toute l'équipe Blandin & Delloye à un peu casser les codes de la cérémonie en venant sur les plate-bandes du lifestyle, du sartorial pour les plus puristes.

Qu'est-ce que les clients commandent le plus finalement ? Est-ce qu'on est toujours sur le costume bleu ?

Non, du tout. Depuis que je suis ouvert, principalement les clients viennent nous voir pour du vert. La couleur verte qui est une très belle couleur mine de rien, qu'on peut porter aussi bien pour sa cérémonie que pour les beaux événements derrière. 

Après, ce qui arrive derrière le vert, c'est plus le terracotta, le bordeaux et cette année, avec la saison 2024, il y a quand même eu beaucoup plus de demandes sur l'ivoire-crème. Voilà en soi, les tendances, elles se font au Pitti Uomo mais pas qu'au Pitti.

Les bleus sont en général pour les papas ou le cortège. Les témoins partent sur du bleu puisque le marié en lui-même est déjà sur une couleur qui est prenante, qui le différencie.

C'est l'objectif en soi, c'est de faire qu'on ait bien la distinction entre le marié, son cortège, le papa, enfin voilà, qu'on sache qui est qui.

Romain, sélectionné dans « The Best Street Style Photos from Pitti Uomo’s Spring 2023 Menswear Fair »

Est-ce que parfois tu vas à l’encontre du souhait d’un client ? Un client qui ferait une faute de goût par exemple ?

J'avoue qu'ils arrivent à nous suivre. Dans la préconisation, avec mon collaborateur Elohann, on préconise de rester sur une pièce élégante. Parce que trop de fantaisie peut faire sens pour leur jour J, mais on se dit : “et après ?”. Est-ce qu'il ne va pas y avoir une certaine lassitude ? C'était quand même mon costume de mariage, bon ça me plaît moins maintenant, plus difficile à reporter. Donc voilà, dans l'approche pour nous c'est comme ça qu'on le conseille.

La plupart recherchent du slim, voire encore plus serré que du slim, du skinny. C'est compliqué pour nous parce que du coup, on sait faire mais le très ajusté, ça marche avec un peu d’élasthane. Nous c’est 100% laine. Donc avec la coupe qu’il veut, on ne va pas lui donner de l’aisance. C’est compliqué.

Et après ils disent que ton style est ringard. (rires)

Comment tu définirais ton style justement ?


Mon style a beaucoup évolué ces dernières années. Particulièrement depuis que je suis chez Blandin et Deloye naturellement. Mon style, c'est moi en fait.

C'est pas pour être prétentieux, mais c'est fait avec mon goût. On dit souvent que j'ai du goût, donc voilà, sur ça je me rapproche de ma mère.

Après, c'est mes origines qui ressortent forcément. Le style, il est plus italien que français ou anglais, c'est clair puisque je suis originaire d'Italie et j'y passais la plupart de mes étés avec mes grands-parents. Voilà, il s'est fait comme ça.

Ce qui me choquait quand j'y allais en Italie, c'est que l'Italien, il peut aller te chercher une baguette de pain avec un pantalon à pinces, une chemise blanche ou un polo. Et il peut associer des couleurs que toi, forcément, en France, ou ailleurs, tu ne penserais pas à associer. Moi, ça me choquait, les pantalons orange.


Je rêvais d'avoir des pantalons orange parce que j’en voyais l'été. Mais, quand je revenais en France, je n'arrivais pas à en trouver, ni à associer des couleurs un petit peu marquantes comme ça. Les italiens savaient très bien le faire. Et moi, j'ai ce souvenir de mon arrière-grand-père aussi.

Nous, on habite dans un petit patelin dans la montagne en Italie, proche de la mer, mais quand même en montagne. Et quand mon arrière-grand-père coupait le bois pour l'hiver, il était en pantalon à pinces et chemise. Voilà, c'est des choses que tu ne vois plus maintenant.


Je leur ai déjà posé la question de savoir s’il y avait un tailleur, qui faisait les costumes. Il n'y avait pas trop. C'était un peu la débrouille. Et ils allaient dans les grandes villes pour s'habiller.


Il y avait le soulier aussi en Italie. Il y a toujours eu quelque chose. La genèse de ma passion, elle part des souliers. Je me suis passionné pour les souliers parce que, du coup, quand j'étais petit, quand on allait en Italie, on m'achetait des souliers habillés. Après, tu faisais la rentrée avec des souliers habillés, alors que les copains d'à côté, ils étaient avec les Air Max ou les Jordan à l'époque, que j'ai eues aussi.

Nous c'était pas les Sebago, c'était les Lumberjack. C’est un peu le même style. Ma grand-mère ou mes parents me les avait achetées au marché en Italie et voilà c’est ma porte d’entrée avec le sujet du jour.

"La genèse de ma passion, elle part des souliers. Je me suis passionné pour les souliers." 


Et ce que je porte aujourd'hui, c'est drôle parce que du coup, c'est des souliers que j'aimais pas du tout... 

J'avais aucune affection à les porter, dans le style je parle. Et pourtant, 30 ans plus tard maintenant, puisque j'ai 43 ans, je me mets à aimer ça et à les porter.



Tu parles de tes sandales, c’est ça ?


Les Marcel de Septième Largeur, oui. 


Ça, c'est clairement le type de soulier que ma grand-mère me bassinait pour me les acheter donc je disais oui parce que j'avais pas trop le choix et je ne les portais pas. 

Alors que là aujourd'hui franchement, c'est à mon tour de bassiner mes fils avec ces sandales. Mais bon, ils sont plus en baskets quand même. (rires)

Et 30 ans après justement, le fait de cultiver un style si pointu dans une ville comme Le Mans, ça va, c’est facile à assumer ?

Je le vis plutôt bien. Après, je pense que les gens savent très bien qui je suis. Tout se sait. C’est comme un petit bourg ici. Ils savent que j'ai la boutique de costumes et j'ai pas trop de problèmes avec ça. Vraiment, je suis bien dans mon élément.

Moi, encore une fois, si j'ai un style ringard, ça me dépasse un petit peu. Maintenant, surtout, je ne suis pas un vieux de la vieille mais bon quand même à mon âge maintenant ça me passe un peu au dessus, je l'assume complètement. Ça fait partie de moi en fait. Si quelqu'un me croise et qu’il ne me voit pas en costume, il doit se dire que je suis malade. (rires)

Et tu parlais d’un passé de sportif avant qu’on démarre l’interview. Tu peux nous en dire plus ?

Ouais parce que, chez les Pizzanelli, c'était pas le costume qui était de mise, c'était le vélo. En fait, moi mes dimanches je les passais au bord des routes à suivre non pas mon père mais mon oncle.

J'ai baigné dans le vélo et c'est ce qui fait ma personne aujourd'hui. J’ai fait du vélo jusqu'au milieu amateur pour m'arrêter quand il fallait. 

Parce que mon père, lui, a vraiment passé, pas l'étape de passer au pro mais quand on lui a mis les tics-tacs dans la main, c'était plus trop ce qu'il voulait faire. (rires) T'as beau avoir des atouts, si tu fais pas ça, ça ne suivra pas derrière. 

Bref, il m'a mis en garde par rapport à tout ça. Moi je me suis arrêté, très humblement par rapport à son palmarès et celui de mon oncle.

Quand je vois Offredo qui commente le Tour de France maintenant. Je courrais avec lui, j'ai plein de petites anecdotes. Je me souviens très bien de son papa, j’ai couru avec son papa et puis avec Yoann. C'était fort, parce qu'il gagnait tout et il avait toujours envie de vomir avant les courses. (rires)

Et puis là tu vois maintenant il est sur France 2. Et puis, je vois Turgis qui gagne l'étape. Franchement, j'ai eu les larmes aux yeux quand le fils Turgis a gagné. Parce que les Turgis, c'est une grosse famille, les gens ne le savent pas forcément. Il y a le papa qui a un club, il ne courait pas avec mon père, mais voilà il y a toutes les images qui ressortent.

Le vélo, c'est quelque chose qui me parle, même si je n'en fais plus du tout aujourd'hui.

Ça t’a appris quoi le vélo pour ta vie de tous les jours ?

Être passionné de quelque chose, ça me vient de là, c'est sûr. Avant le menswear, c’était le vélo.

Je voyais que ça. Avec l'Italie, c'était vraiment mon adolescence, il y avait le vélo et l'Italie. Voilà. Et c'est de là que c'est parti. Et après, tout est un sujet de passion, j'ai les souliers, le menswear, le vélo, les montres.

Alors si tu me branches sur l'histoire de Jaeger-LeCoultre, on ne va plus finir. Tout ça, il y a une histoire derrière, c’est ça qui me plaît.

Ah mais parlons montres ! Qu’est-ce qui fait que tu es passionné par les montres ?

Mes origines, encore une fois, quand j'allais en Italie, c'est toujours pareil. Mon oncle et ma tante m'achetaient des Swatch à l'époque. Les Swatch que j'ai là-haut maintenant, je les avais à l'époque. Et puis, ce qui est drôle, c'est que quelques années plus tard, je les reporte, mais j'avais les premières Swatch que tu déclipsais et tout. À l'école, c'est pareil, j'étais un peu décalé par rapport à ça parce que personne n'avait de Swatch. Et c'était très réputé avant en Italie.

Après j'ai toujours aimé les métiers de l'artisanat. C'est pour ça que je suis venu à la grande mesure, y compris pour les souliers. L'artisanat, le fait main, l'Italie, rien de mieux pour ça. 

Et l'horlogerie. Moi, ça ne m'évoque rien de porter une montre pour porter une montre. Même si c'est du plastique comme aujourd'hui. Voilà, c’est l’histoire qui m’intéresse et ce qui tourne à l'intérieur.

En premier lieu, je me suis passionné pour Panerai parce que ça avait un lien avec l'Italie. Toujours pareil. Et à l'époque, il y avait des mouvements Valjoux, il y avait des mouvements suisses à l'intérieur. 

Et à partir du moment où ils ont fait des mouvements manuf (ndlr “de manufacture”, c’est-à-dire conçus en interne), l'ADN de la marque, je l'ai un peu perdue. Donc, j'ai un peu été dégoûté de cette enseigne parce qu'elle privilégiait le marché asiatique. 

Et donc je suis passé à Rolex. Rolex, j'ai pas du tout assumé, j'ai pas du tout aimé. J'ai eu la Daytona, j'ai eu la GMT. J'ai pas du tout aimé. Je sais pas comment l'exprimer. C'est le côté m’as-tu-vu en fait. Si je porte une montre encore une fois, c'est pas pour dire que j'ai une montre de luxe. C'est vraiment pour l'affection que j'ai. 


Et c'est pour ça que je suis tombé pile poil dedans quand j'ai rencontré Stéphanie de Jaeger-Lecoultre, la relation presse. Ça s'est fait comme un grand hasard, j'ai reçu un mail. Et je me suis dit c'est une blague. 

Et puis j'ai été les voir Place Vendôme parce qu'à l'époque j'étais encore sur Paris. Et c'est parti de là, j'ai eu un gros coup de cœur sur la Reverso. Après, outre l'histoire que tout le monde connaît de la Reverso, du Polo, j'ai eu un gros coup de cœur pour cette montre-là.

Oui, parce que je peux la porter en mode casual, comme plus habillé. C'est vraiment une montre que j'affectionne, qui me parle. Sur le fond de rectangle, ça se différencie. Et j'ai pu apposer une gravure sur l'autre côté. Je suis pas très tatouage, donc du coup je me suis dit je vais tatouer ma montre et j'ai mis les initiales de mes enfants. J'ai la chance d'avoir plusieurs Reverso, donc du coup ils ont chacun la leur.

Il y a une histoire derrière donc après ils font ce qu'ils voudront avec mais voilà. J'ai la Vetta de mon grand-père, c'est pareil. Vraiment il y a tout le temps des histoires derrière mes objets parce que la Vetta que j'ai là-haut, ça appartenait à mon grand-père et c'est mon arrière-grand-mère qui lui avait achetée en 1957 quand il est venu en France pour travailler. C'est une Vetta avec un mouvement Valjoux qu'on a fait retaper avec mon père en Italie. Clairement, il y a une histoire. Elle est là-haut et elle a autant de sens que les Reverso derrière.

Comment un passionné peut-il aimer autant les Swatch en plastique que les Reverso ?

C'est vrai que ça fait vraiment deux salles deux ambiances ! (rires) Swatch, une montre en plastique avec Jaeger-LeCoultre, vraiment une maison de dingue.
Mais c'est ce que j'aime aussi. Ça fait sens par rapport à moi. 


Oui, et puis il y a les proportions aussi peut-être. C'est vrai que c'est encore un truc étrange chez moi, parce que quand j'étais chez Panerai, j'avais quand même autour du poignet du 47 mm.

Donc ça fait un gros bébé. Et on m'avait expliqué que j'avais de la chance, parce que malgré que j'ai un petit poignet, j'ai un gros poing. Et donc c'est bien homogène. Je peux le supporter. Là, c'est du 42 mm, ça va. Mais je peux plus. C'est pour ça que j'affectionne moins le vintage.

Mais y’a aussi que je sais pas qui l'a porté avant, donc du coup j'aime bien voir les choses neuves.

Pareil pour les vêtements j’imagine ?

Les vêtements, c'est exactement pareil.

C'est bizarre. Parce que à la fois tu aimes bien les histoires des objets mais pas le vintage. Parce que là, niveau histoire tu serais servi.

Oui, mais quelque part ça me dérange d'avoir les histoires des autres. C'est vrai que c'est étrange.

Sinon, c’est quoi ta tenue signature ?

Pour la forme du costume c'est clairement un croisé 6x1, tissu Solaro de chez Harrisons, l’original. Même si j'affectionne le Loro Piana. Voilà, en gros consommateur de Solaro que je suis.


Au niveau des souliers, c'est des mocassins, donc les Nicodème de chez 7L, c'est sûr. Et après si j'avais à déroger à la règle, j'affectionne vraiment le Belgium Loafer. C'est quelque chose que j'aimerais bien discuter avec Mathieu (ndlr Mathieu Preiss fondateur de Septième Largeur). Ça lui manque dans sa gamme.


Pour la montre, la Reverso sans hésiter. Moi je porte le modèle Tribute. Et ça c'est vraiment le modèle iconique. 1931, tout part de là avec des cadrans de couleurs.

J'ai les trois couleurs parce qu'ils ont réédité les montres aux différents anniversaires de la marque.

Ensuite une chemise Blandin & Delloye pour pas être original. On a la chance de travailler avec un superbe atelier en Espagne qui nous développe aussi des tissus qui sont très sympas pour le sarto. 

 Moi, j'ai fait développer un col qu'on pourra voir plus tard dans la boutique. C'est un col plutôt généreux. Parce que bon, on sait tous que pour les puristes, le col dépend des revers. Donc sur les croisés, ils sont assez généreux.


J'affectionnais le button down et le col italien sans les boutons mais j'ai fait mettre des petits boutons qui plaquent les pointes. Comme ça, ça évite que ça sorte.

Tu peux nous raconter ce que c’est le Pitti Uomo et ce qu’on y fait ?

Le Pitti Uomo, déjà je regrette de pas y avoir été plus tôt. C'est même bizarre avec mes origines alors que je le voyais à la télé l'été. Mais peut-être parce que j'étais pas dans le même secteur d'activité à l'époque. Mais le Pitti Uomo, c'est vraiment le salon d'automobile pour le menswear quoi et voilà tu y vois toutes les tendances. Ça me permet de me rebaigner dans Florence aussi. J'adore. Le village familial est à deux heures de Florence. Ça me permet de me rebaigner dans mes origines. 


Au Pitti, il n'y a pas de jugement. C'est cool. Tu as une énergie de tout style, de tout univers, de différentes nationalités, c'est ça qui est riche aussi. Tu vois tous les gens qui te suivent ou avec qui tu interagis l'année sur Instagram.

Tu les revois au Pitti. Ça te permet franchement de changer les idées du quotidien, de tout ce qui peut se passer dans ta vie de tous les jours. Ça fait du bien. Je n'y ai pas été cet été et je vais avoir des difficultés à y aller parce que j'ai la boutique à gérer, c'est un peu contraignant. Mais j’y retournerai, c’est sûr.

"Tu as une énergie de tout style, de tout univers, de différentes nationalités, c'est ça qui est riche aussi. "

Photographies réalisées et propos recueillis par Jordan Maurin (@menswearplease)

C’est ainsi que mon périple au Mans s’est achevé. Enfin, après avoir appuyé sur le bouton “off” de l’enregistreur, nous avons passé encore trois heures ensemble à tourner des vidéos, faire des photos et continuer la conversation.

Ce fut très agréable je dois dire et je suis heureux qu’il y ait encore des personnes comme Romain qui peuvent porter un costume blanc et mocassins blancs sans sourciller de nos jours. C’est cette liberté stylistique qu’il faut imiter et sauvegarder à tout prix.

Respect !

JM

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